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LE MONDE SHIWIAR


Introduction

Le peuple Shiwiar est un peuple binational. De part et d'autre des forêts amazoniennes de l'Equateur et du Pérou, baignées par les rivières Pastaza, Tigre, Corrientes, cet ensemble constitue leur territoire ancestral. Sans aucun doute, le conflit frontalier de 1941 a rompu l'unité géographique car aujourd'hui on les connaît comme « Les Shiwiar de la rivière haute » pour les équatoriens et « ceux de la rivière basse » pour les péruviens.

Cette division ne fut que géographique, car il s'agit d'une culture qui obéit tant à des modèles cosmogoniques ancestraux bien spécifiques qu'aux défis de la modernité, ce qui lui confére une identité propre issue d’une symbiose culturelle. Une multiplicité d'expositions Achuar, Shuar, Kichwas et métisses rendent compte de la culture plurielle et de la vitalité d'un peuple dont le passé est vital pour vivre le présent.

Les territoires traditionnels des Shiwiar ont été légalisé en 1992, après la manifestation autochtone organisée par le CONAIE et appuyée par d'autres organisations comme l'OPIP ; il en résulta la légalisation d'un territoire de 89 377 hectares, durant le gouvernement de Rodrigo Borja.



Les Shiwiar et l'histoire

Le peuple Shiwiar est la résultante de la combinaison de divers groupes socio-culturels qui émergent grâce à la convergence d’éléments comme la proximité géographique, la nécessité d’alimenter des réseaux d’échanges commerciaux et culturels, ainsi que de certains faits comme la conquête, l’exploitation du caoutchouc et la colonisation. Ces faits créèrent le scénario propice à l’éclosion d’un groupe social, autodénommé Shiwiar, une identité nouvelle basée sur des facteurs linguistiques et des pratiques sociales.

Deux hypothèses distinctes expliquent l’origine du peuple Shiwiar :

- Pour la chercheuse Raquel Seymour, celui-ci aurait été composé initialement par les groupes Maynas 1 implantés dans les embouchures des fleuves Morona et Santiago qui s’échappèrent des enclaves espagnoles (reducciones) dans lesquelles ils vivaient (San Francisco Borja, Santander et Los Naranjos).

- Pour l'anthropologue Jorge Trujillo, il convient d’intégrer aussi le groupe des Roamayanas. Le territoire traditionnel de ces derniers se situerait selon Masimo Amodio, « … à l'est des rivières Nucuray et Chambiar ; à l'ouest jusqu'au Morona et Pongo de Manseriche ; au sud sur le fleuve Maraňon jusqu'à l’embouchure du Huallaga et Cahuapana et au nord jusqu'au Pastaza, et les grandes lagunes de Rimachuma et de Huasaga » (Amodio, cité par Trujillo : 18). A cette époque, le territoire Roamayna était limitrophe à celui des nations Jίbara et Maynas, en occupant aussi des territoires des Zaparas.

Un des missionnaires qui prit contact avec les tribus autochtones définit leur territoire de la manière suivante :

« cette partie de la cordillère des Andes qui s’étend du nord au sud, entre la fleuve Cuenca dénommée Paute et Zamora, qui en se rejoignant, forment le Santiago qui se jette dans le Maraňon, plus en haut, dans le détroit du Pongo ".
(Trujillo : 18).


Dans ce sens, le territoire national du peuple Shiwiar inclut aussi les fleuves Santiago, Cenepa, Morona et Pastaza ; eux aussi connus comme Maynas (Shuar, Aguarunas, Huambizas, Shapras – zapas 2 -, Candoash et Piro. (Cf : Trujillo : 19).

Par conséquent nous choisissons d’assimiler la nation Shiwiar à celle de la nation autochtone qui était connue durant les siècles antérieurs sous le nom de Mayna. Il n’existe cependant pas de preuves historiques car les données ne sont pas fiables ou n'existent simplement pas puisque les missionnaires, d’après des recueils, n'ont pas eu la possibilité de connaître les modalités d’organisations intertribales. (Trujillo : 23).


D’après Seymour, l'histoire des Shiwiar peut être divisée en trois phases :

1 – Exploration et conquête. – De 1532 à 1630, le désir et l'ambition de la conquête espagnole conduisirent de nombreux explorateurs à s’introduire en territoire Shiwiar à la recherche d'or. Ce fut probablement pour cette même raison que les Incas furent tentés de conquérir par deux fois ce territoire.

2 – Période Coloniale. – De 1630 à 1830. L'objectif des expéditions a été principalement d’assurer la conversion des autochtones au christianisme et de l’asservir à l'autorité civile espagnole organisée en commanderies.

3 – Période Républicaine. – A partir de 1830 et pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, les relations entre les groupes autochtones et le reste de la nation se caractérisèrent par l'instauration de l'activité commerciale en remplacement des missions. Cette activité a été marquée par l'essor de l'exploitation du caoutchouc, qui dans le nord de l’Amazonie équatorienne se traduisit par une importante diminution des ressources naturelles et des populations indiennes.
Cependant, ce sont surtout les Kichwas qui furent directement touchées par le boum du caoutchouc, car les exploitants ont particulièrement travaillé avec eux. Cela explique la présence d’Indiens Kichwas sur les fleuves Tigre, Corrientes et Pastaza qui se déplacèrent pour le compte de leurs patrons.

La nationalité Shiwiar contemporaine

La population établie au voisinage du fleuve Corrientes (Shuar, Achuar, Aguaruna, Huambisa, Candoshi et Kichwa), étudiée par Seymour, peut être considérée « linguistiquement comme un sous-groupe Achuar mais culturellement comme un amalgame d’Achuar, de Quechua et d'autres influences ». (Seymour, 1988:54, cf :54-55).

La population Shiwiar du Corrientes et ses affluents Macusar et Paandam-entsa, celles du Tigre, est considérée comme un sous-groupe spécifique connu sous le nom des Mainia ou Maynas. Selon Seymour, celle-ci dispose de son propre mythe sur les origines. On y trouve aussi les Achuar du Pastaza, considérés comme des ennemis par les Shiwiar. A ces derniers doivent être rajoutés : les KanduashMurato -, les Inga ou apach aents (Indiens parlant le kichwa), les Shishak (quechuas des Andes), les Yashuch ou métis et les Wiakuch ou Ingis qui sont une population de race blanche.

Cette confluence inter-ethnique a obligé à la relocalisation de chaque groupe de cette région. Les Shiwiar ayant pris part au conflit Equateur-Pérou, se considèrent par exemple plus lié au monde autochtone équatorien qu’aux ressortissants péruviens : la population de Pampa Hermosa – étudiée par Seymour – composée dans sa majorité par des Maynas, shiwiar péruviens, ayant précédemment habité près de la rivière Macusar n’ont pas de relation avec les Shiwiar d’Equateur. Dans leur vision cosmologique, ils « ont toujours été implantés là », même si les migrations constantes les ont conduit de part et d’autre du Pastaza, au fil des siècles.

Pendant le XXe siècle, les Shiwiar n’ont pas pris part aux conflits intertribaux autochtones (1920), provoqués par le commerce des tzantzas (têtes réduites NdT). Seymour affirme que les Shiwiar sont restés en guerre avec les Achuar, qu’ils considéraient comme leurs ennemis. Ces guerres peuvent être à l’origine des villages du Haut Corrientes, entre le Tigre et le Pastaza, zone qui correspond à l'ancien territoire des Roamaynas.

Selon la mémoire orale de ce peuple, au début du XXe siècle, les villages shiwiar se situaient aussi près du fleuve Ishpingo, principalement à cause des conflits avec les Shuar du Morona qui finalement déterminèrent l'occupation du haut et du bas Corrientes, ainsi que des environs de l’Ishpingo (Cf : Trujillo : 44). Cependant, il n'existe pas de documents écrits relatant des contacts établis entre les Shiwiar et les missionnaires, car ceux-ci sont plutôt récents et datent des années 80, à partir de l’arrivée des missions évangéliques (Cf : Trujillo : 95).

Le conflit limitrophe de 1941 divisa les Shiwiar du haut et du bas Corrientes. Dans le cas équatorien, c’est seulement en 1991 qu’ils ont obtenu légalement la propriété de leurs territoires, après le soulèvement autochtone de 1990 auquel a pris part l’Organisation des Peuples Indigènes de Pastaza (OPIP).

De cette manière, on comprend que depuis 1941 (année du conflit Equateur-Pérou), commence l'occupation par les Shiwiar du territoire du Corrientes et du Paandam-entsa. Ils adoptèrent le mode de résidence traditionnel jivaro : maisons de familles dispersées, implantées le long des rivières et groupées autour de communautés locales présidées par un leader appelé « Junt aents ». En 1988, soit quarante ans plus tard, la tendance de résidence oscille entre l’habitat isolé traditionnel et les villages sédentarisés.

Bien que la population de cet espace géographique soit peu ancienne, elle bénéficie d’une identité très forte. La culture a permis l’intégration d'un sens communautaire entre les Shiwiar qui à son tour, s’exprime aussi individuellement. Ceci malgré l'influence de la langue et des valeurs culturelles kichwa et de son caractère de langue commerciale. Pour Whitten cette situation constitue un processus d'« ethnicité émergente » (Whitten 1976). Cependant, dans le cas du Corrientes, apparemment beaucoup d’Indiens parlant le kichwa adoptent le langage et l'identité jivaro. Cette situation résulte principalement du contact avec la société métisse parlant l’espagnol et du système social autochtone régional. Il s’est ainsi établi un schéma de double valeur : à l’intérieur du groupe d’appartenance il est maintenu un schéma de culture jivaro (dans le cas shiwiar) et dans l’interaction avec le monde non autochtone, les Indiens cherche à s’adapter à la culture métisse, ce que Seymour appelle « identité secrète ».

Pendant cette période, le personnage du patron est sans doute le noeud le plus important entre les mondes autochtones et non autochtones, lorsque précisément les nouvelles nécessités économiques des Indiens impliquent l'exploitation de la forêt, ce qui provoque forcément des changements sociaux et culturels avec à terme l'intégration de ces groupes autochtones dans le système national.

Dans ces changements on peut mentionner l'abandon des pratiques traditionnelles comme la guerre et la vengeance, par exemple, et le début d'adaptation à la présence permanente du métis. Cependant, malgré l'origine mixte de la population Shiwiar, qui fait penser à la non existence d'une culture traditionnelle, les Shiwiar prennent comme modèle culturel le style de vie traditionnelle. Les Shiwiar qui habitèrent cette zone ont été initialement intégrés par des familles achuar migrantes du Pastaza. Il est important aussi de souligner l'influence culturelle et démographique qu’a eu le peuple kichwa sur les Shiwiar, suite à l'établissement de relations commerciales et à l'apprentissage de connaissances chamaniques (Seymour, 1988 : 220).

Actuellement, le peuple Shiwiar cherche à renforcer sa politique d'alliances avec ses voisins Kichwas, Zapara et Achuar pour mieux faire face aux défis qu'exige sa relation avec l'État (confrontation et intégration forcée NdT).
Pour en savoir plus sur les shiwiar :
Lire notre article L'identité Shiwiar




1. les Maynas sont considérés comme une partie de la famille linguistique jibaroana.

2. les Roamaynas et les Zapas ont été connus comme des nations différentes. Toutefois, l'utilisation de la même langue et la communication existante entre ces peuples, permettent de conclure qu’il s’agissait « de populations différentes mais appartenant à une même nation ». (Trujillo : 26)




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